Faire tomber les barrières qui se dressent sur son chemin dans un monde traditionnellement masculin ne fait pas peur à Kelly-Ann Landry. La directrice adjointe de RSI Environnement, une entreprise de décontamination, en a même fait une mission, celle d’atteindre la parité hommes-femmes en milieu industriel.

« Nous avons beaucoup de femmes dans la région qui sont compétentes dans ce qu’elles font. Il faut que les jeunes filles et les jeunes femmes comprennent que c’est possible de faire sa place en milieu industriel. Ça passe souvent par les modèles, il faut que les femmes qui sont en milieu industriel le disent et le partagent », dit avec conviction Kelly-Ann Landry au Quotidien.

Il faut dire qu’elle-même a été particulièrement bien entourée, alors que sa mère, Lyne Thomas, est devenue la première femme à obtenir sa permanence comme policière à Jonquière.

Comptable professionnelle agréée de formation, Kelly-Ann Landry a su faire sa place chez RSI Environnement, dans les dernières années, alors que son père Jean-François Landry lui a proposé de participer à la relève de l’entreprise. Heureusement pour elle, Kelly-Ann y a découvert un milieu ouvert, même si sa présence a un peu chamboulé les modèles en place.

« Quand je suis arrivée du côté des opérations, où il n’y avait aucune femme, je crois que ç’a fait comme un choc, au début, mais ç’a contribué à briser beaucoup de stéréotypes. Le changement s’est fait petit à petit. Maintenant, on se respecte tout le monde entre nous, et je pense que le message s’est passé de lui-même sans qu’on ait besoin d’intervenir. »

Aujourd’hui, RSI Environnement entend se servir de l’expérience de Kelly-Ann pour agir en tant qu’exemple dans le milieu industriel. Récemment, la parité hommes-femmes a été atteinte au sein de la quinzaine de postes administratifs, alors que l’entreprise compte une soixantaine d’employés.

« C’est une grande fierté pour nous, c’est un objectif que nous avions depuis quelque temps. Mais maintenant que l’on a atteint la parité du côté de l’administration, il faut s’attaquer aux métiers plus industriels. C’est un énorme défi! », admet-elle.

La directrice adjointe est cependant formelle: elle ne favorisera pas une candidate féminine au détriment d’un candidat masculin si la compétence n’y est pas. C’est la raison pour laquelle elle s’est donné la mission de faire la promotion de son milieu chez les femmes, espérant ainsi que le nombre de candidatures féminines augmente.

« Il faut se parler entre entrepreneurs aussi, pour changer les stéréotypes. Et il faut que les gens investissent dans leurs installations. Je suis certaine que dans la région, il y a des endroits où il n’y a même pas de vestiaire et de douches pour les filles. Ça devient difficile pour les femmes de postuler pour travailler dans ces endroits-là », estime-t-elle.

 Pour propager son message, Kelly-Ann Landry souhaite continuer à s’impliquer au sein de la communauté, espérant même pouvoir faire des apparitions dans les établissements d’enseignement afin de sensibiliser les jeunes femmes à son domaine.